Marlenheim : Face à la mort, quelle espérance ?

Semeurs d'Etoiles

Jeudi, à la salle des Roseaux, la conférence du père Ledogar a attiré 200 personnes venues écouter le témoignage de cet aumônier de l’hôpital de Hautepierre.

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La question de la mort taraude certains esprits. C’est pour cela que le père Denis Ledogar, aumônier à Hautepierre, a choisi d’animer une conférence sur ce thème. Le conférencier est introduit par l’abbé Jean-Pierre Schmitt, curé de la communauté de paroisses de la Porte du vignoble, qui le connaît bien pour avoir fait ses études d’infirmier avec lui.

De prime abord, le père Denis précise son cadre de travail : « À l’hôpital de Hautepierre, il y a 1 050 lits et trois décès par jour en moyenne. Je suis le témoin des tonnes de générosité déversées par le personnel de cet hôpital tous les jours.» Il explique ensuite qu’il doit beaucoup aux jeunes morts du Sida, qui lui ont énormément appris par leur courage. Il rappelle les observations du docteur Kübler-Roos sur les étapes de la mort : le choc quand le malade réalise son état, la révolte devant l’injustice, suivie rapidement du déni et du marchandage (« Quand je serai guéri, je ferai un pèlerinage à Lourdes », par exemple pour un croyant).

Enfin, la dépression s’installe, le malade reste seul avec sa souffrance. Plus rarement, certains passent rapidement au stade de l’acceptation. Le malade souhaite souvent « mettre ses affaires en règle » : il a des remords. L’accompagnateur doit alors déculpabiliser et apporter l’espérance. Il faut faire rentrer de la vie, aider la famille, poser les gestes de la tendresse : « Nous ne disons pas assez à ceux qui partent : « je t’aime « », remarque-t-il. Il avoue que la grande question de la souffrance, face à la mort d’un enfant par exemple, le taraude.

Le témoignage se fait parfois moins prégnant, l’atmosphère se détend et le père arrive même à provoquer les rires, malgré la lourdeur du sujet. Dans le débat qui suit, la question de l’euthanasie n’a pas été éludée, et le père Denis a donné sa position personnelle : « Je préfère quelquefois transgresser la lettre de la loi, pour en sauvegarder l’esprit. » Il a encouragé les participants à rédiger une directive anticipée pour éviter l’acharnement thérapeutique, un document officialisé par la loi Leonetti.

DNA du 11 Octobre 2012

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